Haïti : l’état d’urgence est déclaré

 

Ces dernières semaines, Haïti fait face à une escalade de violence sans précédent. La capitale et les zones alentours sont particulièrement touchées. Deux prisons ont été attaquées en début de mois par des gangs armés, afin d’y libérer les prisonniers. Ils réclament la démission du premier ministre Ariel Henry, au Kenya au moment des faits. Ariel Henry avait été nommé premier ministre par le président Jovenel Moïse, quelques jours avant son assassinat en 2021.

 

Que se passe-t-il en Haïti ?

Suite au décès du président, les bandes armées ont commencé à étendre leur contrôle et particulièrement dans la capitale, où plus de 80% est aujourd’hui sous leur domination. La population haïtienne vit dans un quotidien de terreur, chaque déplacement exposant les Haïtiens a des violences inimaginables : meurtres, vols, viols, enlèvements… personne n’est épargné. En 2023, l’ONU a recensé plus de 4 789 assassinats, 2 490 enlèvements et un taux d’homicide de 40,9 pour 100 000 habitants, soit plus du double de 2022.

Ariel Henry se trouvait au Kenya pour signer un « accord de réciprocité » et finaliser le déploiement d’une mission militaire financée par 12 pays (dont les Etats-Unis, le Canada et la France). Cette mission, pilotée par le Kenya pour rétablir la paix sur le sol haïtien, était porteuse d’espoir pour la population haïtienne. 

Mais pendant ce temps, à Port-au-Prince, les bandes armées se sont unies sous le nom de groupe « Vivre ensemble » et ont attaqué commissariats, hôpitaux, le port, ainsi que le pénitencier national et la prison de la Croix-des-Bouquets. 

Au total, plus de 4 500 prisonniers ont été libérés par les bandes armées, incluant des membres affluents de ces gangs, ainsi que des hommes présumément liés à l’assassinat du président Jovenel Moïse.

Des familles haïtiennes se sont retrouvées sans maisons car elles ont été brûlées par des gangs.
Un groupe de personnes dont leurs maisons ont été brûlées par les gangs.
Familles déplacées à l'École Nationale Argentine de Bellegarde », située dans la ruelle Vaillant, Lalue, Port-au-Prince. Crédit à Ralph Tedy Erol.

 

L’hôpital Universitaire d’Haïti, le plus grand hôpital public de la capitale, a également été vandalisé et pillé par les bandes armées. 

L’aéroport de Port-au-Prince, Toussaint Louverture, a été attaqué à plusieurs reprises, mais les policiers et militaires sur place ont réussi à le protéger. 

Ils réclament la démission du premier ministre et s’opposent à l’arrivée de troupes kényanes en Haïti.

Suite à son retour du Kenya, l’avion transportant Ariel Henry a été dans l’incapacité d’atterrir à Port-au-Prince, à cause de la situation sur place. Après le refus de la République dominicaine de le recevoir, c’est finalement à San Juan, à Porto Rico, que le premier ministre haïtien a pu arriver. 

 

 

Le gouvernement haïtien a déclaré l’état d’urgence et un couvre-feu jusqu’au 3 avril. Les pays des Caraïbes se sont réunis en urgence le 11 mars en Jamaïque, à l’initiative de la Caricom (Communauté des Caraïbes), avec des représentants de l’ONU et de plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis. Le premier ministre haïtien a annoncé sa démission au profit d’un conseil de transition composé de membres de la société civile et destiné à désigner son successeur.

 

 

L’instabilité politique et les violences récentes ont plongé le pays dans l’urgence, avec un couvre-feu en place. Plus de 360 000 personnes ont été déplacées. De plus, les troubles ont perturbé l’approvisionnement alimentaire, exacerbant la crise de la malnutrition déjà présente. 

 

État  d’urgence

Des milliers de personnes cherchent refuge dans des bâtiments publics comme les lycées et les hôpitaux. À Tabarre, dans nos locaux, des dizaines de personnes affluent, demandant désespérément de l’aide. Déplacées à plusieurs reprises en raison de l’expansion des territoires des gangs, la plupart ont tout perdu, leur maison étant réduite en cendres.

 

Nous avons accueilli près de 150 personnes venues demander de l’aide, principalement des femmes et des enfants. Ils sont démunis, épuisés, dormant à même le sol. Déplacés plusieurs fois en raison de l’expansion des territoires des gangs, la majorité a perdu sa maison dans les incendies. Leur seul souhait : quitter la capitale au plus vite pour retrouver la sécurité et leurs proches en province. 

Des réfugiés haïtiens se sont réfugiés au sein du local Sainte-Anne de notre association.
Les réfugiés Haïtiens recueillis au sein du local Sainte Anne de notre association.

Quels sont les retours de nos équipes sur place ?

Nos équipes surveillent de près la situation et prennent toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité de nos enfants, de nos bénéficiaires et de notre personnel, le tout dans un contexte de guerre civile.

  • Sur notre site de Kenscoff, les enfants sont à l’abri et l’école communautaire fonctionne normalement pour le moment. 
  • A Tabarre, il y a des difficultés d’approvisionnement en gaz en raison des routes bloquées. Les activités scolaires sont suspendues. L’accès aux produits de première nécessité est limité car les magasins sont fermés et les routes bloquées.
  • L’hôpital Saint-Damien reste opérationnel 24h/24 et 7j/7 pour fournir les services médicaux dont les plus vulnérables ont besoin. Les déplacements étant compliqués, les membres de notre personnel vivant dans des zones à risque restent à l’hôpital. Par ailleurs, nous recevons des patients dans des états de santé très graves. 

Les groupes armés contrôlent l’entrée et la sortie du pays que ce soit par voie terrestre, maritime ou aérienne. De ce fait, l’approvisionnement en produits de première nécessité (nourriture, eau, médicaments, essence) pour la survie de la population est extrêmement difficile. Nous recevons de plus en plus de demandes d’aides financières et de nourriture. Tout le monde a d’énormes besoins et tout le monde connaît quelqu’un qui est cruellement dans le besoin.

Avec 550€

nous pouvons acheter 190 litres d’huile pour cuisiner.

Avec 1 800€ 

nous pouvons acheter 50 sacs de riz de 25 kg chacun.

Avec 2 600€ 

nous pouvons acheter 70 sacs de sucre de 25 kg chacun.

Avec 5 000€

nous pouvons acheter 135 sacs de haricots de 25 kg chacun.

Notre organisation défend et garantit les droits des enfants en Amérique latine et dans les Caraïbes. Plus que jamais, nous voulons continuer à sauver des vies en Haïti. 

Plus que jamais nous voulons que notre hôpital Saint-Damien puisse ouvrir ses portes tous les jours. Plus que jamais nous souhaitons garantir la sécurité alimentaire et les soins de santé aux plus vulnérables. Merci de nous aider dans notre mission.

Déplacement des familles Haïtiennes après la destruction de leurs maisons.
Des familles fuyant leur domicile lors de la crise en Haïti, après que leurs maisons aient été attaquées par des gangs. Crédit à Ralph Tedy Erol.

Découvrez l’unique service d’oncologie pédiatrique en Haïti

L’hôpital Saint-Damien, le seul hôpital pédiatrique en Haïti

L'hôpital Saint-Damien, le seul hôpital pédiatrique en Haïti.

L’accès à la santé en Haïti est particulièrement difficile. En effet, les infrastructures publiques sont souvent peu nombreuses, notamment dans les campagnes, et il y a un manque très important de personnel qualifié et de moyens. D’un autre côté, les infrastructures privées, présentes principalement dans les zones urbaines, sont hors de prix pour une population vivant à près de 60% sous le seuil de pauvreté et qui peine déjà à se nourrir. Ces facteurs contribuent à la difficulté d’accès de la population haïtienne, aux services de santé essentiels.

Afin de remédier au besoin vital de services de santé pour la population, Nos Petits Frères et Sœurs en Haïti, a ouvert l’hôpital pédiatrique Saint-Damien, en 1989, à l’initiative du père Richard Fréchette. Situé en banlieue de Port-au-Prince, l’hôpital Saint-Damien est l’unique établissement pédiatrique du pays. Il dispose entre autres, d’une maternité, d’un service d’urgence, de malnutrition, d’oncologie, d’un service de néonatologie, d’une pharmacie, d’une clinique interne, d’un laboratoire, etc.

L’établissement accueille les enfants, ainsi que les futures mamans. Les soins proposés par les différents services sont gratuits pour les familles vulnérables. Afin de pouvoir venir en aide à la population haïtienne, l’hôpital Saint-Damien repose sur la générosité de ses bienfaiteurs. C’est grâce à leur soutien que les patients sont soignés, les équipes médicales rémunérées, le matériel médical et les médicaments achetés, etc.

En 2023, les équipes de notre hôpital pédiatrique en Haïti ont reçu en consultation, plus de 15000 enfants, ont accompagné près de 1950 mamans à donner naissance, ont offert plus de 17500 services de santé publique aux communautés et plus de 500 personnes y étaient employées.

Le service d’Oncologie pédiatrique

L’unité d’oncologie pédiatrique voit le jour en 2006, à l’initiative du docteur Pascale Gassant. Cette pédiatre a fait le choix de se spécialiser en oncologie pédiatrique après avoir constaté le peu de services disponibles pour traiter ces pathologies. Le service a pour but de prendre en charge les enfants souffrant d’un cancer, de venir en soutien aux jeunes patients et leur famille, ainsi que de sensibiliser la communauté médicale afin d’aider au diagnostic précoce des cancers infantiles.

Infirmière faisant un eamen médical au sein du seul hôpital pédiatrique en Haïti.L’unité d’oncologie comporte 17 lits, et est aujourd’hui composée de 2 oncologues, 1 pédiatre spécialisé dans les soins palliatifs, 1 pédiatre spécialisé dans la nutrition, 1 psychologue, 7 infirmières, 4 auxiliaires et 1 assistante sociale. A Saint-Damien, sont notamment traités les cancers de Wilms, les rétinoblastomes, les lymphomes, les sarcomes, les tumeurs germinales et les leucémies. Les traitements de chimiothérapie et les chirurgies nécessaires sont réalisés au sein de l’hôpital. Les soins plus complexes, comme la radiothérapie, ou les traitements nécessaires pour les cancers du cerveau, sont référés en République dominicaine.

logo hôpital représentant l'hôpital Saint-Damien, seul hôpital pédiatrique en Haïti.

 

 En 2023, on comptabilise 617 consultations et 39 nouveaux cas.

Témoignage du docteur Pascale Gassant

L’histoire touchante de Henri

Docteur Pascale Gassant
Docteur Pascale Gassant Directrice de l'hôpital Saint-Damien et fondatrice de l'unité d'oncologie
Lire plus
Le but du programme d’oncologie de Saint-Damien est de diagnostiquer et de prendre en charge les enfants, mais aussi d’apporter un soutien psycho-social aux familles. Nous essayons de donner une lueur d’espoir à ces enfants et à leur famille. Nous tentons alors de leur offrir un soutien, un appui psychologique, physique, pour les aider à traverser cette étape difficile. Notre motivation est de redonner le sourire, de l’espoir, et sauver la vie de nos jeunes patients. Malheureusement, nous ne pouvons pas sauver tout le monde. Dès que l’on parle de cancer en Haïti c’est souvent synonyme de mort.

Henri est l’un des bénéficiaires du programme d’oncologie pédiatrique à Saint-Damien.

Au cours de plusieurs semaines, le petit Henri, âgé de trois ans, faisait face à une fièvre persistante et des douleurs insoutenables, perdant du poids continuellement.  Après une visite aux urgences de l’hôpital Saint-Damien, le diagnostic alarmant est tombé : une tumeur maligne dans son rein gauche, diagnostiquant un cancer de Wilms.

La mère d’Henri, confrontée à l’ampleur de la maladie de son enfant, a réalisé l’extrême gravité de la situation, d’autant plus que traiter un cancer de cette nature en Haïti semblait quasiment impossible.

Grâce à votre soutien, l’hôpital Saint-Damien, seul établissement du pays disposant d’un centre d’oncologie pédiatrique, a pu intervenir et prendre en charge le cas délicat d’Henri.

Au moment où vous lisez ces lignes, soyez assurés qu’Henri se rétablit avec succès et a même entamé sa première année scolaire en septembre dernier.

Henri soigné de son cancer accompagné de sa maman et de son médecin.
Henri dans les bras de sa maman au sein de l'hôpital pédiatrique Saint-Damien en Haïti.

Vous pouvez soutenir l’hôpital pédiatrique Saint-Damien en faisant un don ponctuel, ou en souscrivant à un soutien régulier, pour un minimum de 10 € par mois, tout en bénéficiant d’une déduction fiscale de 66 %. 

En optant pour un soutien régulier, vous devenez parrain de l’hôpital Saint-Damien et contribuez au fonctionnement de l’hôpital et à la prise en charge des enfants (salaires du personnel, achat de médicaments, achat de matériel, denrées alimentaires, etc).

Chaque contribution fait une réelle différence dans la vie des enfants malades, leur offrant un soutien essentiel, souvent vital !

Rejoignez notre équipe de héros : devenez parrain de Saint-Damien ! 

Nos projets humanitaires en 2023

RETROSPECTIVE

En 2023, notre organisation a travaillé sans relâche pour offrir une meilleure qualité de vie aux enfants vulnérables à travers nos 9 pays.  Nous exprimons notre profonde gratitude à toutes les personnes qui ont soutenu nos projets humanitaires. Ci-dessous quelques aboutissements de projets et initiatives de l’année écoulée.

  • Honduras :

Casa Suyapa : 

Deux enfants jouent à la casa Suyapa l'un des projets humanitaires de NPH Guatemala.La construction de la nouvelle Casa Suyapa a été achevée. L’ancien bâtiment était vétuste, avec des dortoirs immenses qui offraient peu d’intimité aux enfants. Désormais, chaque maison dispose de sa propre cuisine, salle à manger et salon. Dans chaque maison, il y a trois chambres pour 5 à 6 enfants chacune, offrant ainsi plus de confort et d’intimité.

 

 

Ateliers pour les enfants des communautés : 

mains qui se tendent les unes vers les autres.Depuis 2023, les programmes d’enseignements techniques dispensés au sein de notre école sont ouverts aux enfants des communautés avoisinantes. Ces programmes permettent aux enfants d’acquérir des compétences, ainsi qu’une certification afin de leur permettre de s’insérer plus facilement sur le marché du travail. En 2023, plus de 50 enfants des communautés ont bénéficié de ces formations professionnelles.  

  • Nicaragua :
Ouverture d’un nouveau site à Managua :

Le programme Buen Samaritano a pour objectif de créer des programmes spécialisés pour les enfants en difficulté. C'est l'un des projets du Nicaragua.

Parmi les réalisations les plus significatives de 2023, se trouve l’ouverture d’un nouveau lieu dédié à la prise en charge d’enfants en situation de handicap, à travers le programme communautaire « El Buen Samaritano ».  Actuellement, 12 enfants bénéficient de ce soutien spécialisé.

 

 

Partenariat avec le Centre National de Technologie :

Ce nouveau partenariat permet d’offrir des formations aux mères célibataires des élèves de notre école.  En 2023, 20 femmes ont par exemple suivi un atelier de formation à la couture créative. A travers cet atelier, elles ont développé des compétences en couture et obtenu une certification, facilitant leur insertion sur le marché de l’emploi.

 

 

Partenariat avec le Fonds 1% For Education :

Des crayons, cahiers, stylos, manuels scolaires et bien d’autres fournitures essentielles ont été distribués aux élèves, grâce au Fonds 1% For Education. Ce partenariat, nous permet de faire un pas de plus vers un avenir plus prometteur pour les enfants.

  • Guatemala:

Reconnaissance de notre formation par le Ministère : 

Le Ministère de l’Éducation du Guatemala a attribué une accréditation aux enseignements techniques dispensés par notre centre de formation au Guatemala, consolidant ainsi notre réputation et légitimité. Notre infrastructure et ses professionnels sont officiellement reconnus pour former, entre autres, à la menuiserie, la boulangerie, la cuisine, la soudure, ou encore à la couture. 

 

Centre familial William Wasson:

Trois enfants du centre familial du Père Wasson au Guatemala. Ils se font un câlin. Cette année a marqué le premier anniversaire du centre familial William Wasson à Chimaltenango. C’est un lieu où les enfants en situation de handicap peuvent recevoir des soins adaptés. Les équipes du centre offrent également des séances de tutorat pour promouvoir l’éducation et
prévenir le décrochage scolaire. Un service de garde d’enfants est également proposé pour les mères célibataires.

  • Bolivie: 

Les boliviens de NPH Bolivie fêtent la journée de l'amitié.

Réintégration familiale : 12 enfants ont pu retourner vivre auprès de leur famille après avoir vécu dans notre foyer. C’est une véritable réussite. Les enfants continuent d’être suivis et bénéficient toujours de l’accès à l’éducation, aux soins et à la nutrition nécessaires à leur bien-être.

Pérou : 

Deux petites filles joyeuses au Pérou qui font partie du centre communautaire père Wasson.

Centre communautaire Padre Wasson: L’un des projets les plus importants de 2023, a été l’inauguration du Centre Communautaire Familial « Padre Wasson » destiné aux familles défavorisées de San Vicente de Cañete. 17 familles prennent déjà part à ce programme. 

 

Autonomie des jeunes : Afin de favoriser l’autonomie et l’indépendance des jeunes vivant au sein du foyer, ces derniers sont incités à prendre part à diverses activités artistiques, culturelles ou sportives, proposées par la ville de San Vicente de Cañete. Leur participation à ces activités leur permet de créer des liens avec les membres de la communauté de la ville.

  • Salvador : 

Santé: Tous les examens médicaux nécessaires ont été réalisés à 100% incluant la distribution de médicaments, l’organisation de sessions d’information sur la santé et les contrôles nutritionnels habituels. 

Le ministère de la Santé a également renouvelé les permis d’opération de la cuisine, de la clinique et de l’école, certifiant leur bon fonctionnement, en adéquation avec la sécurité et la bonne santé des enfants bénéficiaires de nos activités. 

République dominicaine: 

Education : Nous avons fait l’acquisition d’un bus pour permettre aux enfants des communautés voisines de rejoindre notre école. En 2023, nous comptons une hausse de 23% du nombre d’élèves dans notre école !

Haïti : 

Petite fille Haïtienne sur un lit à l'hôpital Saint-Damien. Hôpital Saint-Damien : Un travail remarquable a été accompli malgré les nombreux défis rencontrés : changement de personnel, inflation, insécurité…  Sur les trois premiers trimestres de l’année 2023, l’établissement enregistrait plus de 11 300 consultations, plus de 1 900 accouchements et plus de 2 400 vaccinations. 

 

Sainte-Hélène : En 2023, la détérioration du cadre sécuritaire du pays et des problèmes socio-économiques des familles ont engendré une hausse de la demande de prise en charge des enfants par les familles. 25 familles bénéficient ainsi de l’aide de Nos Petits Frères et Sœurs afin de subvenir aux besoins de leurs enfants. Les enfants vivent au sein de leur famille, tout en bénéficiant de la prise en charge des frais de scolarité, des fournitures scolaires, des uniformes et des vêtements, ainsi qu’une allocation mensuelle afin de couvrir les frais liés à la nourriture et autres besoins essentiels.

 

Sécurité : Face à la situation sécuritaire en Haïti, notre organisation a pris la décision de renforcer davantage la sécurité de notre foyer Sainte-Hélène, en consolidant le mur d’enceinte d’une longueur de 157m. La protection de nos enfants, ainsi que de nos équipes, reste notre priorité absolue. 

 

 

Témoignage des jeunes des différents pays :

Djoolyana
DjoolyanaNPFS Haïti
Lire plus
"J'avais dix mois quand j'ai rejoint Nos Petits Frères et Sœurs. J'ai pu recevoir une bonne éducation, des repas nourrissants, des vêtements, de quoi m'amuser, un toit au-dessus de ma tête et une famille aimante. Aujourd'hui, je suis en deuxième année de sciences juridiques à l'université et j'ai de grands projets, comme créer mon propre cabinet d'avocats. Rien de tout cela n'aurait été possible sans l’aide précieuse de Nos Petits Frères et Sœurs et de ses donateurs fidèles !"
Fatima
FatimaNPH Nicaragua
Lire plus
"Je considère NPH comme un monde d'opportunités et d'enseignements, un lieu où l'on est accepté tel que l'on est, où le sentiment de famille est cultivé et où tout ce que nous faisons pour les autres est toujours fait avec le sourire. Nos Petits Frères et Sœurs et ses fidèles donateurs ont contribué à changer la vie de nombreux enfants qui vivent dans des situations de pauvreté, notamment à travers l’éducation. Grâce à l’aide de Nos Petits Frères et Sœurs, je vais prochainement rentrer à l'université, où je vais étudier le marketing ! C’est une très belle opportunité pour moi, merci à Nos Petits Frères et Sœurs ! "
Maria Magdalena
Maria MagdalenaNPH République dominicaine
Lire plus
"Je m'appelle Maria Magdalena, j'ai 16 ans, je suis arrivée à Nos Petits Frères et Sœurs en 2016 avec mon frère. Chez Nos Petits Frères et Sœurs, j'ai l'opportunité de grandir, d'avoir une famille qui se soucie de mon éducation et de mon bien-être. Grâce à la générosité des donateurs, j’ai reçu de la nourriture, un toit où je peux dormir et être en sécurité, des soins de santé et une bonne éducation. C’est la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Je remercie tous les donateurs qui rendent mes rêves possibles !"
Précédent
Suivant

NPFS participe aux foulées de Pontault 2024 !

Nos Petits Frères et Soeurs participe aux foulées de Pontault-Combault :

 

RETOUR SUR LES 20KM DE PARIS

Le 8 octobre dernier, 25 coureurs passionnés et engagés se sont rassemblés pour représenter l’association Nos Petits Frères et Sœurs aux 20 km de Paris, un évènement solidaire. Cet événement sportif emblématique a été bien plus qu’une simple course. Ce fut une démonstration de détermination, d’entraide et d’amour envers les enfants et familles vulnérables soutenus par notre association.

Un grand merci à chaque coureur, donateur et bénévole qui a rendu cette expérience possible. Nous avons énormément apprécié cet événement, qui était une première pour notre association.

Jetez un œil à la vidéo ci-dessous pour avoir un aperçu de la course et écouter les témoignages de nos coureurs.

Nous sommes enthousiastes à l’idée de participer à d’autres initiatives similaires pour sensibiliser à notre cause.

 

Nos Petits Frères et Soeurs participe aux foulées de Pontault en 2024!

Fort de cette expérience positive, nous sommes ravis de vous annoncer que Nos Petits Frères et Sœurs participera aux Foulées de Pontault, qui se tiendront le 21 avril 2024.

Il y a trois possibilités pour participer à cet évènement :

  • L’Ekiden : il s’agit d’un marathon en relais impliquant 6 coureurs, avec 2 coureurs parcourant 10 km, 3 coureurs parcourant 5 km et 1 coureur parcourant 7,5 km. Le coût est de 90 € pour une équipe de 6, soit 15 € par personne.
  • La course des 5km : l’inscription est à 8 €.
  • La marche nordique des 10km : l’inscription est à 10 €.

Vous souhaitez courir à nos côtés pour un évènement solidaire et donner de la visibilité aux actions de Nos Petits Frères et Sœurs? 

Rejoignez-nous pour cette journée sportive et solidaire !

 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter :

 

C’est Giving Tuesday !

GIVING TUESDAY : Comment aider notre association ? 

Giving Tuesday, c’est une journée mondiale de générosité. Elle intervient après le Black Friday et le Cyber Monday, et incite à l’action caritative. C’est l’occasion de donner de son temps, de ses compétences et de ses ressources pour soutenir des causes importantes. Le Giving Tuesday est un moment de solidarité qui offre l’opportunité de faire la différence.

Comment nous aider ? 

  • Faire un don
  • Parrainer un enfant 
  • Parrainer notre hôpital pédiatrique Saint-Damien
  • Devenir bénévole
  • Participer à un évènement solidaire
  • Faire un legs
  • Nous suivre sur les réseaux sociaux

FAIRE UN DON

Lors du Giving Tuesday, vous avez la possibilité de contribuer de manière significative. Votre don à Nos Petits Frères et Sœurs assure aux enfants recueillis un logement, des repas équilibrés, une éducation de qualité, ainsi que des soins essentiels.

Deux enfants haïtiens se faisant un câlin.

Chaque don qu’il soit unique ou régulier, aide ces enfants à briser le cycle de la pauvreté en investissant dans leur avenir. Chaque contribution joue un rôle essentiel pour améliorer la vie de ces enfants et soutenir notre mission. Rejoignez nous pour leur offrir un avenir meilleur.

Vous pouvez apporter votre soutien aux enfants d’Haïti tout en bénéficiant d’une déduction fiscale avantageuse :

  • En faisant un don de 30 €, cela vous coûte en réalité que 10,20 €.
  • En contribuant avec 50 €, votre dépense réelle est de seulement 17 €.
  • Et en offrant un don de 100 €, cela vous revient simplement à 34 €.

PARRAINER UN ENFANT : L’OPPORTUNITE DE CHANGER UNE VIE

Le parrainage d’un enfant vous offre la chance de faire une réelle différence dans la vie d’un enfant issu d’un milieu défavorisé. C’est une occasion exceptionnelle de lui offrir un environnement stable et une grande famille qui veillera sur lui.

  • Avec une contribution mensuelle de seulement 30€ par mois (soit 1€ par jour), vous contribuez à son éducation, à ses frais médicaux et à son épanouissement personnel. Cela n’a pas de prix pour son avenir !
  • Le parrainage va au-delà de l’aide financière, il vous permet de développer une relation privilégiée avec votre filleul-le. En correspondant avec lui-elle, vous apprenez à le connaître, à partager des moments précieux et à suivre son évolution.

Une marraine qui est partie en Haïti rendre visite aux enfants et à ses filleuls.

« Le parrainage est bien plus qu’une aide matérielle ou financière, c’est une connexion humaine qui laisse une empreinte indélébile »

PARRAINER NOTRE HOPITAL PEDIATRIQUE SAINT-DAMIEN

Des enfants assis sur le lit de l'hôpital pédiatrique Saint-Damien en Haiti.

Notre hôpital offre des soins pédiatriques et obstétriques de qualité à des familles haïtiennes dans le besoin. Quand un enfant est admis au sein d’un service, il reste en moyenne 2 mois. 

Avec seulement 10 € par mois, vous pouvez contribuer à soigner les enfants souffrant de malnutrition, de maladies infectieuses, de cancers et de maladies cardiaques. C’est une aide essentielle dans un pays où l’accès aux soins de base est extrêmement limité.

DEVENIR BENEVOLE : FAITES LA DIFFERENCE 

Votre temps et vos compétences sont aussi précieux que les dons. En vous engageant bénévolement, vous soutenez les enfants et les familles vulnérables dans nos 9 pays d’intervention. Peu importe votre situation (étudiant, actif ou retraité), nous serions ravis de vous accueillir parmi nous.

Il y en a pour tous les goûts : 

  • Tri / ouverture du courrier
  • Mise sous pli
  • Saisie informatique
  • Mise à jour des bases de données 
  • Classement/archivage 
  • Traduction de lettres d’enfants et/ou parrains
  • Graphisme
  • Soutien à l’organisation d’un évènement

PARTICIPER A UN EVENEMENT SOLIDAIRE 

L'association a participé aux 20 km de paris en courant avec une équipe aux couleurs de l'association.

Vous pouvez soutenir les enfants de Nos Petits Frères et Soeurs en participant par exemple à une course solidaire et en portant les couleurs de l’association. Vous pouvez aussi en parler à votre entreprise et être à l’initiative d’un partenariat en faveur de notre association !

FAIRE UN LEGS

logo assurance vie pour faire un legs.

Votre soutien aux enfants de Nos Petits Frères et Sœurs peut aussi se faire par un legs, une donation ou un contrat d’assurance-vie. 

En 2023, nous avons financé la construction d’un mur autour de notre foyer en Haïti, afin de garantir la sécurité de nos enfants et de nos équipes, grâce à l’argent reçu d’une assurance vie !

NOUS SUIVRE A TRAVERS NOS RESEAUX SOCIAUX :

Vous pouvez soutenir les enfants de Nos Petits Frères et Sœurs en nous suivant sur les réseaux sociaux. En restant connecté à notre mission et en partageant nos histoires, vous contribuez à sensibiliser et à apporter du soutien aux enfants dans le besoin.

La crise alimentaire en Haïti : Une lueur d’espoir ?

La crise alimentaire en Haïti, une réalité quotidienne touchant des millions de vies. Cet article explore ses origines profondes et ses défis complexes.

Deux enfants souffrant de pauvreté en Haïti. Crise de la faim.   Haïti aux mains des gangs
Des bandes rivales terrorisent la population. Selon les estimations de l’ONU, elles contrôlent 80% de la capitale. Les gangs armés rançonnent ou pillent les commerces.
 
 
 
Ils sont à l’origine de nombreux meurtres et kidnappings. Les familles se replient au sein de leur domicile pour ne pas mettre leur vie en danger. D’autres choisissent de fuir leur maison, en territoire contrôlé par les gangs, pour se réfugier dans des camps de fortune, sans électricité ni eau courante. On compte près de 130 000 déplacés internes à cause de la violence des bandes armées.
 

UNE INTERVENTION INTERNATIONALE PREVUE EN 2024

 

Le Conseil de sécurité des Nations Unies vient d’autoriser le déploiement d’une force internationale en Haïti. L’objectif est d’aider la police, qui est dépassée par la violence des gangs armés. Le Premier ministre haïtien demandait depuis des mois une intervention extérieure. Le Kenya enverra 1 000 soldats et coordonnera cette Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), à partir de janvier 2024 et pendant un an.

Un membre de l'hôpital donne a manger à un enfant souffrant de malnutrition.

 

Il s’agira de lutter contre les gangs et d’assurer la sécurité des infrastructures clefs :

  • Aéroport
  • Ports
  • Ecoles
  • Hôpitaux…

La vie quotidienne va peut-être enfin reprendre son cours ! C’est une lueur d’espoir pour beaucoup, dans un pays dépourvu d’autorité légitime et où la démocratie est très sérieusement menacée.

LA CRISE ALIMENTAIRE S’AGGRAVE

Dans le même temps, l’inflation augmente à toute vitesse. Les denrées alimentaires sont devenues des produits de luxe. Les médias s’en font l’écho jour après jour : une insécurité alimentaire sévère se propage en Haïti. Près de 4,5 millions de personnes n’arrivent plus à se nourrir. Les plus grands foyers de famine se concentrent dans les faubourgs de Port-au-Prince, la capitale.

Des milliers d’enfants risquent de mourir de faim. Au sein même de nos établissements, l’alimentation représente un poste de dépenses qui explose. Nous devons prendre des risques élevés pour aller chercher de quoi nourrir les enfants que nous accueillons. NPFS, depuis 1987, se bat chaque jour pour protéger les enfants haïtiens les plus vulnérables. Au sein de nos foyers, de notre hôpital pédiatrique, et de nos écoles, nos équipes œuvrent sans relâche pour accompagner et nourrir les enfants accueillis.

Face à cette catastrophe humanitaire de grande ampleur, nous avons besoin de vous. Nous fournissons les repas à plus de 3 000 enfants que nous accompagnons au quotidien. Pour la majorité de nos élèves externes, le repas fourni le midi par nos écoles, est leur unique repas de la journée.

Photo montrant les dégâts de la crise en Haïti.

Face à cette catastrophe humanitaire de grande ampleur, nous avons besoin de vous. Nous fournissons les repas à plus de 3 000 enfants que nous accompagnons au quotidien. Pour la majorité de nos élèves externes, le repas fourni le midi par nos écoles, est leur unique repas de la journée.

Merci de faire un geste pour les enfants d’Haïti, où la crise alimentaire s’aggrave. Votre don agit concrètement pour permettre de répondre chaque jour à leurs besoins vitaux.

L’Hôpital Saint-Damien face à la crise en Haïti

Haïti, un pays en crise

La population haïtienne n’a pas accès à des soins de santé décents. Que ce soit l’espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile, ou encore le nombre de médecins et d’infrastructures de santé, les données en Haïti sont accablantes ! Il n’y a pas de sécurité sociale et les familles, pour la plupart très pauvres, doivent elles-mêmes payer les frais de santé. Les gens sont obligés de vendre leurs biens lorsqu’ils sont malades pour se payer des soins.

Actuellement, l’horrible situation socio-économique et politique ne fait que noircir le tableau et entrave encore plus la lutte quotidienne des Haïtiens dans leur quête pour survivre et rester en bonne santé. Le choléra, éradiqué en 2019, est réapparu l’année dernière car les programmes d’assainissement mis en place n’ont pas pu être maintenus.

Une population en souffrance

L’agriculture et le transport des marchandises et du carburant (principale source d’énergie pour les hôpitaux) sont perturbés par les barrages routiers et les activités des gangs sur les routes principales. La violence extrême a un impact désastreux sur la vie des Haïtiens. Les forces de police sont en infériorité numérique et ne sont pas suffisamment équipées. 40% de la population a besoin d’une aide humanitaire d’urgence en raison de l’insécurité alimentaire.

Mais de nombreux établissements de santé ne sont pas fonctionnels car ils ne peuvent pas s’adapter à la nouvelle situation économique et sécuritaire. Cela alourdit la charge de ceux qui restent ouverts. Pénurie de carburant, grave fuite des cerveaux, difficultés à entretenir le matériel médical et à reconstituer les stocks de médicaments, inflation… C’est l’urgence qui dicte nos mots !

L’Hôpital Saint-Damien poursuit sa mission malgré les difficultés

En effet, notre hôpital Saint-Damien est en proie à de terribles difficultés. Le seul établissement pédiatrique d’Haïti a de plus en plus de mal à fonctionner. L’explosion du coût de la vie empêche le paiement des charges, le renouvellement du matériel et l’entretien des équipements médicaux. La résurgence du choléra nous inquiète également au plus haut point : entre le premier et le second trimestre 2023, les cas ont augmenté de 67% !

Face aux maladies qui menacent la vie de nos enfants, aidez nos équipes de héros à maintenir l’accès aux soins pour les enfants d’Haïti !

Nous avons besoin d’aide pour assurer la continuité des soins intensifs et des services d’urgence et pour pouvoir nous approvisionner en matériel et en nourriture.

Pour nous aider, rejoignez notre équipe de héros : devenez parrain de l’Hôpital Saint-Damien !

Grâce à notre grande famille, des milliers d’enfants malades peuvent être soignés.


Notre programme adapté pour les enfants en situation de handicap en Haïti

En Haïti, la plupart des enfants en situation de handicap sévère sont abandonnés, en raison du peu d’infrastructures et de services adaptés pour ces enfants

Face à la situation, en 1993, nous avons créé un programme dédié au sein de Nos Petits Frères et Sœurs Haïti. L’objectif de ce programme est d’offrir des soins adaptés et de limiter le nombre d’abandons d’enfants en situation de handicap.

« Le travail qui est fait par Nos Petits Frères et Sœurs en Haïti, nous ne l’avons nulle part ailleurs dans le pays ! Cette organisation aide beaucoup de gens et j’espère qu’elle continuera à le faire pour toujours. Je suis juste ravie de pouvoir en faire partie. » – Finesse Fonfilus, coordinatrice de Sainte-Germaine, école et centre de thérapie spécialisés de Nos Petits Frères et Sœurs Haïti.

Un foyer adapté aux enfants en situation de handicap

Néclaire et Gena Heraty, responsable du programme handicap en Haïti.

La première structure inaugurée est notre foyer Sainte-Christine, situé sur notre site de Kenscoff. Nos résidents ont des handicaps allant de légers à lourds. Ils reçoivent des cours et une thérapie adaptés à leurs besoins. Une équipe de soignants se relaie jour et nuit dans le foyer afin de prendre soin des plus dépendants et d‘assister les plus autonomes.

A Sainte-Christine, nous nous efforçons avant tout de créer un sentiment de famille et d’amour parmi les résidents, le personnel et les autres enfants du foyer. Il est également important que, dans la mesure du possible, les personnes vivant dans la maison bénéficient d’un certain degré d’indépendance et aient une vie la plus normale possible.

Certains enfants de Sainte-Christine ont représenté Haïti aux Jeux olympiques spéciaux et, devenus adultes, certains travaillent au sein de Sainte-Germaine en tant qu’assistants d’enseignement.

En 2022, Sainte-Christine était le foyer de 55 enfants / jeunes en situation de handicap, dont les 26 enfants arrivés de Saint-Simon (situé à Tabarre, près de la capitale) à cause de la situation sécuritaire chaotique.

Une école pour apprendre à son rythme

Une partie de l’équipe de Sainte-Germaine devant l’entrée.

En Haïti, Sainte Germaine est l’une des rares écoles d’éducation spécialisée et adaptée aux
enfants et aux adultes ayant des besoins spécifiques. L’école spécialisée opère depuis 2008 en région de Port-au-Prince. Les soins proposés comprennent de la physiothérapie, de la rééducation, ou encore de l’orthophonie. Sainte-Germaine comprend 9 salles de classe, une salle sensorielle, 5 salles de rééducation et une piscine pour la thérapie aquatique.

En 2022, 81 enfants en situation de handicap étaient scolarisés à Sainte-Germaine et 67 y suivaient une thérapie régulière. 

Un centre de thérapie ouvert à tous

Aperçu d’une séance de thérapie pour enfant.

Situé sur le même site que Sainte-Germaine, nous offrons à Saint-Gabriel une thérapie de réadaptation pour les enfants et les adultes atteints de troubles neurologiques. Après le tremblement de terre de 2010, la demande pour nos services de thérapie a considérablement augmenté. Sainte-Germaine offrait une thérapie aux victimes (adultes et enfants), tout en continuant à fournir les thérapies aux enfants de l’école. Face à l’augmentation de la demande de soins adaptés, Saint-Gabriel a été inauguré en 2013. Cet établissement constitue maintenant l’aile thérapeutique de notre programme, qui traite les enfants de l’école et les patients adultes atteints de troubles neurologiques, notamment suite à des accidents vasculaires cérébraux.

En 2022, 556 personnes ont bénéficié des services de Saint-Gabriel.

Un programme de formation adapté

Aperçu d’une séance de formation des thérapeutes.

Pour un accompagnement le plus qualitatif possible, le programme pour les enfants en situation de handicap en Haïti comprend un volet formation pour les familles de nos bénéficiaires. Ce programme de formation permet également de limiter le nombre d’abandons d’enfants en situation de handicap.

Les formations pour les familles ont alors pour but d’apporter un soutien nécessaire et de les éduquer sur les besoins spécifiques des enfants.

Le programme de formation est également destiné aux enseignants et thérapeutes. En effet, il n’existe pas de formation spécifique dans le pays pour intervenir auprès de jeunes aux besoins spécifiques. A cet effet, Nos Petits Frères et Sœurs prend le temps de former les nouveaux enseignants et thérapeutes arrivants dans le programme.

Le témoignage d’une maman

Evens et sa mère Viergénie.

« Evens est mon seul enfant. Il est né avec un handicap. J’avais peur d’avoir d’autres enfants, par peur d’accoucher d’un nouvel enfant ayant des besoins spécifiques. Ma situation économique est précaire. Au fur et à mesure qu’il grandissait, j’ai réalisé qu’il n’était pas capable de parler et qu’il ne pouvait pas marcher. Je me suis rendue dans un premier centre médical, qui travaille avec des personnes en situation de handicap. Chaque fois qu’on m’a donné un rendez-vous, le médecin n’est pas venu.

J’ai alors été référée à l’hôpital pédiatrique Saint-Damien. Pendant notre séjour, nous avons été référés au centre de réadaptation et à l’établissement d’éducation Sainte-Germaine. Nous assistons au service de thérapie à Sainte-Germaine depuis 2011. Si Evens peut parler et marcher aujourd’hui, c’est grâce aux différents services offerts à Sainte-Germaine. J’en suis reconnaissante, Sainte-Germaine m’a aidé à sauver mon enfant. » – Viergénie, maman d’Evens

La situation humanitaire et sanitaire en Haïti

La situation

La population haïtienne face à la pauvreté.

Ces dernières années se sont avérées particulièrement mouvementées pour la population haïtienne. Depuis 2019, des instabilités politiques, économiques et sociales secouent le pays, poussant la population haïtienne à sortir dans la rue. Les revendications sont nombreuses. Les pénuries de carburant bloquent le pays et empêchent la population d’aller travailler. L’inflation limite le pouvoir d’achat de denrées alimentaires pour une population déjà pauvre. En 2022, la décision du gouvernement d’augmenter le prix du carburant afin d’accroître les recettes de l’Etat n’a fait qu’envenimer les choses. Plus récemment, c’est la démission d’Ariel Henry, premier ministre appointé à la tête du pays suite à l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, que le peuple haïtien demande. En effet, aujourd’hui, il n’y a plus aucun leader politique élu démocratiquement dans le pays. Les derniers mandats ont expiré en janvier et aucune élection n’est pour l’instant prévue.

Ces instabilités ont mené à la prolifération des gangs. Ces derniers sont responsables d’enlèvements, d’assassinats, de viols, de pillages, etc. Les Haïtiens sont aujourd’hui terrorisés par les activités de ces gangs et n’osent à peine sortir de chez eux. Les victimes sont choisies au hasard, chaque déplacement devient dangereux pour la population. Les professionnels de santé sont attaqués en rentrant chez eux, les mères de famille sont ciblées en allant faire les courses pour nourrir leurs enfants, les élèves et enseignants sont atteints par des balles perdues dans les salles de classe, les parents sont enlevés à la sortie des écoles… . La vie se fait dans la peur.

Une crise sécuritaire

Les gangs font des ravages considérables : entre janvier et mars, on comptabilise déjà 530 personnes tuées, 300 blessées, 277 kidnappées et 160 000 déplacées dans le pays.

Ces chiffres sont alarmants. Cependant, la communauté internationale hésite à intervenir au regard de la situation complexe. Les raisons de cette hésitation sont nombreuses. Il y a l’incertitude des résultats d’une intervention en Haïti, pays gouverné par un premier ministre non reconnu par la constitution. Ensuite, Haïti a déjà connu plusieurs interventions militaires étrangères et onusiennes, qui n’ont pas permis de restaurer une stabilité sur du long terme. Sur ce dernier point, les Haïtiens restent mitigés car la dernière intervention des casques bleus dans le pays, suite au séisme de 2010, a notamment mené à l’introduction d’une épidémie de choléra ainsi que de nombreux scandales d’exploitation sexuelle des femmes haïtiennes.

Aujourd’hui, les gangs comptent de nombreux membres et sont également plus armés que les forces de police haïtiennes. Ils obtiennent leurs armes grâce au trafic international, qui transite par Haïti, et particulièrement par ses 1 771 kilomètres de côtes. Les forces de police locales ont peu de moyens et ne sont pas en mesure de reprendre le contrôle de zones toujours plus nombreuses à tomber dans les mains des gangs.

 

Crise humanitaire et sanitaire

Une crise humanitaire et sanitaire vient s’ajouter à la crise sécuritaire. Aujourd’hui, près de la moitié de la population haïtienne est exposée à l’insécurité alimentaire. On parle de plus de 4,5 millions de personnes qui peinent à se nourrir et ne mangent pas à leur faim.

Le pays subit des hausses constantes de prix depuis quelques années. En 2022, l’inflation a atteint 30%, alors que 30% de la population vit déjà dans la pauvreté extrême, avec moins de 2,15$ par jour.

Depuis fin 2022, le choléra est de retour dans le pays. Les pénuries de carburant et les activités des gangs empêchent la bonne circulation des camions transportant l’eau potable. La population se retrouve ainsi à s’abreuver dans des sources d’eau non potable et potentiellement contaminées par la bactérie du choléra. Depuis le début de cette nouvelle épidémie, on comptabilise 2 439 cas confirmés, 29 782 cas hospitalisés et 594 décès. Au regard de la situation actuelle, les chiffres réels sont très certainement bien plus élevés. L’accès aux soins étant difficile, il est fort probable que tous les cas de choléra ne soient pas recensés. Les plus touchés restent les enfants de 1 à 4 ans ainsi que les enfants de 5 à 9 ans, qui représentent respectivement près de 20% et 16% des cas confirmés. L’insécurité alimentaire, la pauvreté et le manque d’accès aux soins exposent particulièrement les enfants aux maladies et aux bactéries.

Nos Petits Frères et Sœurs poursuit sa mission

Nos équipes en Haïti continuent de subvenir aux besoins des enfants. Les enfants de Sainte-Anne et Saint-Simon ont été déplacés vers Sainte-Hélène, dans les montagnes de Kenscoff. En 2022, 54 nouveaux enfants ont été accueillis à Sainte-Hélène, venant de différentes communautés fuyant la guerre des gangs.

L’hôpital Saint-Damien continue de traiter les petits patients qui y sont présentés. L’année 2022 a été marquée par une hausse de 92% d’admissions d’enfants souffrant de malnutrition, soit 194 enfants. De même, le retour du choléra dans le pays a poussé l’hôpital à fermer l’unité COVID afin d’y aménager le centre de réhydratation pour les enfants atteints de choléra. Entre octobre et mars, près de 644 enfants âgés de 0 à 14 ans, ont été reçus.

 

Gena Heraty, responsable du programme pour les enfants et jeunes adultes en situation de handicap, nous partage sa vision de la situation en Haïti.

 

Témoignage de Gena Heraty

Gena et des enfants du programme.
Gena et des enfants du programme.

Gena Heraty est la responsable des programmes pour enfants et jeunes adultes en situation de handicap en Haïti. Originaire d’Irlande, elle vit dans le pays depuis sa mission de volontariat pour Nos Petits Frères et Sœurs  en 1993.

En 2019, Gena a été consacrée par la Croix-Rouge irlandaise pour son engagement envers les enfants vulnérables en situation de handicap en Haïti, ainsi que leurs familles, souvent désemparées face au handicap de leurs enfants et au manque de structure adaptée dans le pays. Elle a également été récompensée par le prix « Oireachtas Human Dignity Award » en 2020, pour sa vie dédiée à la dignité humaine des enfants en Haïti.

Elle nous offre un récit poignant de la situation sur place.

 

Gena accompagnée de l'équipe encadrante de Sainte-Christine.
Gena et l’équipe encadrante de Sainte-Christine.

«Haïti ces jours-ci.

Il est difficile d’écrire sur Haïti ces jours-ci.

C’est difficile de raconter ces histoires – ce sont des histoires dures, des histoires terrifiantes.

Des histoires de corps brûlés – des corps d’hommes et de femmes comme vous et moi.

Des hommes et des femmes, vaquant à leurs occupations, ne dérangeant personne, montant dans un bus le matin et brûlés vifs dans ce bus.

Pourquoi?

Qui sait?

Mauvais endroit, mauvais moment?

Un chef de gang qui inflige la terreur à la population ?

Il est difficile de parler de la mère de trois enfants, qui est allée au marché la semaine dernière et a été tuée en rentrant chez elle. Elle était dans le Tap Tap (transport local), les bandits l’ont arrêtée. Ils ont volé les passagers, piétiné les légumes qu’ils rapportaient à la maison. Cette mère de trois enfants avait un sac de riz.

Ils l’ont ouvert, l’ont vidé et l’ont piétiné.

Elle s’écria : « Ô Jésus, j’ai trois enfants, que vais-je leur donner à manger ? ».

Ils l’ont abattue.

Il est difficile de parler des écoliers portant des casques à l’école, portant des casques à l’intérieur de la classe, dans l’espoir de se protéger des balles perdues.

Difficile de parler de l’enseignant qui a été touché par une balle, dans le cou, alors qu’il enseignait en classe.

Difficile de parler des petits enfants allongés sur le sol sous les bancs de l’école alors que des coups de feu massifs peuvent être entendus tout autour d’eux.

Pas facile de parler de tous les enfants qui ne peuvent pas aller à l’école parce qu’il est trop dangereux pour eux d’aller sur la route.

Au cours des deux premières semaines de mars, l’ONU affirme qu’au moins 277 personnes ont été assassinées et que 101 enlèvements ont été signalés.

Depuis janvier, le personnel de l’ONU a dénombré 531 meurtres. Vous pouvez être sûrs que les chiffres réels sont encore plus élevés. Ils disent que beaucoup de ces fusillades étaient des fusillades aléatoires, où des tireurs d’élite ont tiré sur des foules de gens.

C’est déchirant de parler à des membres du personnel qui n’ont aucune idée de ce qu’il faut faire.

Ils sont encerclés par des bandits et des coups de feu.

Ils sont prisonniers dans leurs propres maisons.

Une dame a été forcée de quitter son domicile en août.

Elle a loué une maison en septembre et maintenant sept mois plus tard, elle doit déménager à nouveau car elle est une fois de plus entourée de coups de feu et de gangs.

Un autre m’a demandé hier un matelas – quand vous quittez votre maison, vous ne pouvez pas emporter des choses avec vous – juste quelques petites choses. Elle et son fils sont hébergés chez un ami.

Il y a de fortes chances qu’une fois que vous quittez votre maison, les bandits viennent tout voler.

C’est ce qui est arrivé à deux membres de notre personnel. Tout est pris. 30 ans de dur labeur, tout est parti.

Trois de nos enseignants ont été attaqués alors qu’ils se rendaient au travail.

Trois femmes courageuses.

Je suis tellement en colère quand je vois la souffrance.

Quand je vois des gens fuir leur maison.

Quand je vois les vidéos de maisons réduites en cendres.

En colère quand je vois à quel point des gens biens vivent dans la terreur.

En colère quand chaque conversation porte sur qui a été kidnappé et qui a été tué.

En colère lorsque les gangs publient des vidéos de leurs armes d’assaut massives,

lorsqu’ils envoient des vidéos d’eux-mêmes en train de tuer ou de violer leurs victimes.

Des vidéos où ils se moquent de la police qui tente d’établir la loi et l’ordre.

Des vidéos qui les montrent en train de compter d’énormes sommes d’argent – de l’argent provenant d’enlèvements.

Une bonne amie à nous a été kidnappée le 2 février. Elle a été l’un des médecins fondateurs de notre hôpital.

Nous devons présumer qu’elle est décédée car nous n’avons plus aucune nouvelle d’elle.

Beaucoup de ceux qui sont enlevés sont maltraités.

D’autres ne le sont pas.

Tous sont traumatisés.

Comment ne pas l’être?

Il est difficile d’écrire sur Haïti ces jours-ci.

Nous espérons des jours meilleurs.

Nous faisons ce que nous pouvons pour être là pour ceux que nous rencontrons

Et nous faisons de notre mieux pour maintenir tous nos programmes.

Les enfants et les jeunes s’en sortent bien et ils nous donnent la force d’affronter chaque jour.

Eux-mêmes, qui ont énormément souffert dans leur jeune vie, sont toujours très généreux en sourires et en câlins.

Nous les regardons acquérir de nouvelles compétences – comme se nourrir, s’habiller, se déshabiller, faire du jus, préparer le dîner – des moments précieux pour eux et pour nous.

Cela alimente nos âmes.

Il est difficile d’écrire sur Haïti ces jours-ci.

D’une certaine manière, je pense que ce serait pire de ne pas écrire.»