Les violences des gangs en Haïti : Quelles solutions ?

Depuis des décennies, les gangs en Haïti sèment le chaos instaurant un climat de violence et d’instabilité. Aujourd’hui, plus que jamais, les Haïtiens sont forcés de fuir leur domicile et ne peuvent plus protéger leurs familles.  Cet article traite de la réalité des gangs en Haïti, des conséquences, et des solutions envisagées pour améliorer la situation.

Qu’est ce qu’un gang ?

Les gangs causent des troubles dans la capitale de Port-au-Prince en Haïti.
Crédit photo : Ralph Teddy Erol

Un gang est un groupe organisé d’individus qui se réunissent régulièrement pour participer à des activités criminelles. 

Ces activités peuvent inclure le trafic de drogue, le vol, l’extorsion, la violence armée et d’autres formes de criminalité. 

Les membres d’un gang partagent des codes, des règles et symboles qui renforcent leur identité de groupe. 

De plus, les gangs exercent un contrôle sur un territoire spécifique et rivalisent souvent avec d’autres gangs.

Les gangs en Haïti : Contexte et histoire

  • 1950: Des groupes armés ont commencé à émerger et se sont installés en Haïti. Ils ont commencé avec les « Tontons Macoutes » formés par le dictateur François Duvalier pour réprimer les opposants. Après la chute de la dictature en 1986, la violence persiste avec les tontons Macoutes devenant des milices d’extrême droite.
  • De 1994 à 2004: En 1994, le président Jean-Bertrand Aristide interdit les groupes armés pro-Duvalier et dissout l’armée haïtienne, mais sans désarmement. Une insurrection anti-Aristide a lieu à Port-au-Prince, avec d’anciens soldats attaquant le gouvernement. En réponse, des jeunes créent des groupes d’autodéfense appelés “les chimères”, soutenus par la police et le gouvernement pour renforcer leur position.
  • Après le séisme de 2010:  Les gangs ont subi une transition de pouvoir. Des gangs plus jeunes et plus impitoyables dépassent en nombre les gangs plus anciens, renforçant ainsi leur pouvoir. Le tremblement de terre a également entraîné une évasion massive de criminels des prisons haïtiennes.
  • 2004, 2017, 2018: La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti a été établie après le coup d’État de 2004. Cependant, elle n’a pas réussi à contenir les troubles et a été accusée d’abus. Depuis octobre 2017, les gangs ont intensifié leur brutalité. 25 civils ont par exemple été tués lors d’un massacre à Port-au-Prince en 2018. 
  • De 2017 à 2024: Une crise politique et économique frappe Haïti. Le parlement est dans une impasse et l’administration publique est en déclin, faute de financement.
    Le système judiciaire s’effondre et les élections sont reportées à plusieurs reprises. Les catastrophes naturelles et les troubles ont aggravé la crise. Ainsi, les gangs ont saisi l’opportunité de prendre le contrôle en utilisant des politiciens corrompus et des pratiques criminelles. 

(Source : Haïti Libre, SciencesPo)

 

Crédit Photo : Ralph Teddy Erol

L’escalade de la violence des gangs haïtiens en 2024

Une escalade de violence a eu lieu au premier trimestre 2024, rendant la situation particulièrement préoccupante. Les gangs ont mené des attaques contre plusieurs commissariats, des prisons et même l’aéroport. 

Le gouvernement a dû déclarer l’état d’urgence dans tout le département de l’Ouest, incluant Port-au-Prince. Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a dû démissionner. 

Dans son discours, il a souligné l’importance de la stabilité pour le futur du pays et a annoncé que son gouvernement se retirerait après la mise en place d’un conseil de transition. Découvrez notre article pour en savoir plus. 

(Source : Le Monde)

QUI FINANCE LES GANGS en Haïti ?

Le rapport de l’ONU souligne l’implication de personnalités haïtiennes. L’ex président Michel Martelly aurait par exemple participé au financement des gangs en Haïti. 

Selon le rapport, il aurait donc utilisé les gangs pour étendre son influence politique en leur fournissant des fonds et des armes.

Les gangs en Haïti perturbent et créent le chaos dans les rues de Port-au-Prince.
Crédit photo: Ralph Teddy Erol

D’autres figures politiques, comme Reynold Deeb et Youri Latortue, ont aussi été liés au soutien financier des gangs. Ils ont utilisé ces relations pour assurer leur protection personnelle et promouvoir leurs intérêts politiques. Ainsi, cette pratique de financement des gangs par des politiciens a enrichi et consolidé leur pouvoir.

(Source : Haïti en Marche)

Les gangs en Haïti: plus puissants que la police ?

Certains gangs haïtiens possèdent un armement beaucoup plus important que la police. Ce trafic d’armes inclut des armes sophistiquées, russes et américaines, provenant principalement des États-Unis.

L’ augmentation du trafic a provoqué des attaques violentes, des enlèvements et des évasions de prison, forçant des centaines de milliers de personnes à fuir. Les gangs étendent aussi leur contrôle sur des points stratégiques comme les ports et les routes. 

La corruption et l’infiltration des gangs affaiblissent les efforts des forces de l’ordre qui luttent contre la criminalité. Enfin, les capacités opérationnelles de la police sont entravées par les ressources limitées et les infrastructures fragiles.

(Source : Nations Unies)

Plus de 165 000 personnes déplacées en 2023 en raison de la guerre des gangs en haïti

Crédit photo : Ralph Teddy Erol

Plus de 165 000 personnes ont été déplacées en Haïti en raison de la violence des gangs. Au cours des trois premiers mois de 2023, les attaques de gangs ont causé plus de 1 630 morts, blessés ou enlevés. 

La situation est alarmante et requiert une aide humanitaire immédiate. 

Actuellement, seul 20% du Plan de réponse humanitaire d’Haïti est actuellement financé.

(Source: OIM ONU Migration, Le Monde)

Quelles sont les solutions face à la montée des gangs en Haïti ?

Face à la violence des gangs en Haïti, les solutions proposées divergent. Les solutions envisagées impliquent des mesures à la fois politiques et sécuritaires. 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le déploiement d’une mission multinationale de soutien, pour contenir la violence des gangs et renforcer les capacités nationales en matière de maintien de l’ordre. 

En parallèle, des initiatives politiques telles que la création d’un Conseil présidentiel de transition sont en cours pour restaurer les institutions démocratiques et assurer une gouvernance stable. Cependant, il est clair que la crise en Haïti ne peut être résolue en queqlues jours. 

Elle nécessitera un soutien continu sur le plan régional et international. Il apparait nécessaire de renforcer les capacités des forces de sécurité nationales, de lutter contre le trafic d’armes et la corruption, et de promouvoir le respect des droits de l’homme et de l’état de droit. 

Un appui de la communauté internationale est crucial pour aider le gouvernement haïtien à répondre efficacement à la crise actuelle. Cela nécessite une collaboration étroite avec les acteurs locaux et la société civile pour promouvoir une transition pacifique et inclusive vers la stabilité et le développement.

(Source : Nations Unies)

Les enfants haïtiens sont heureux de faire parti de la famille NPFS.

Soutenir notre association, c’est aussi aider Haïti

Soutenir notre association, c’est également apporter un soutien direct à Haïti. Nous nous concentrons sur les enfants les plus vulnérables et leur offrons un accès à l’éducation, aux soins de santé et à une alimentation adaptée. 

Actuellement, notre priorité est d’assurer leur sécurité dans un contexte marqué par la montée de la violence des gangs. Votre contribution nous aide à maintenir un environnement sûr et stable pour les enfants et les jeunes que nous accompagnons à travers nos différents programmes. 

Notre association offre aussi aux enfants des alternatives positives, les éloignant des gangs pour un meilleur avenir. Haïti dépend de ses futures générations pour son avenir. Nos actions ont donc un impact non négligeable pour l’avenir du pays.